Christine Oguey à son poste de travail, tout décoré par ses collègues. (photo www.tripack.ch)

 

Depuis vingt ans, elle s’assied tous les matins à sa machine dans l’atelier de Gimmel Rouages. Christine Oguey a vu l’entreprise évoluer au quotidien. Sa fidélité a été récemment récompensée.

Chaque matin, elle est heureuse de se lever pour venir s’asseoir ensuite à sa machine – une rouleuse – dans l’atelier de Gimmel Rouages. Christine Oguey travaille dans l’entreprise depuis vingt ans. Souriante et discrète, elle évoque avec tendresse son activité au roulage de pignons. « J’aime ce que je fais et surtout j’aime le travail bien fait ! Pour certaines personnes, mon travail pourrait paraître monotone, mais pas pour moi. C’est peut-être toujours le même geste, mais jamais la même pièce. Et il faut être à l’écoute de sa machine car, elle aussi, elle n’est pas toujours pareille ».

Douze tatouages

Christine passe la main dans ses cheveux blancs et dévoile un large tatouage multicolore sur son bras. On ne s’attendait pas vraiment à cela. « Des tatouages, j’en ai douze ! C’est un peu une passion », s’amuse-t-elle. Elle a fait recouvrir son corps de motifs souvent japonais, toujours symboliques qui témoignent à fleur de peau d’une existence bien remplie.

Enfant du Val-de-Ruz, Christine Oguey a d’abord travaillé dans la vente, avant de partir dans la région genevoise fonder une famille. Les aléas de la vie et une séparation l’ont conduite à revenir s’installer dans son district avec ses deux filles à la fin des années 1990. « Je ne voulais pas retravailler dans la vente et, comme j’avais une petite expérience dans l’horlogerie, j’ai postulé ici ».

Elle entre ainsi chez Gimmel Rouages comme opératrice en 2001. Elle a vu l’entreprise évoluer, grandir, étendre ses locaux. « Aujourd’hui, il y a des ordinateurs partout ! », rigole-t-elle. Christine a presque toujours œuvré au roulage des pignons, allant toutefois aussi faire parfois du visitage. « En m’engageant, je ne pensais pas faire vingt ans ! Et pourtant. Plus les années passaient, plus j’aimais ce que je faisais ».

Bientôt la retraite

Une activité qu’elle quittera toutefois bientôt. Car Christine Oguey atteint dans quelques mois l’âge de la retraite. Elle qui est déjà cinq fois grand-mère, aime la marche et les romans aura de quoi s’occuper. D’autant qu’elle a déjà un premier projet : « Je vais reprendre un chien. Et pourquoi pas, j’aimerais faire un peu de bénévolat ».

Elle dira surtout adieu à « sa » machine, cette fameuse rouleuse que ses collègues ont décoré de ballons et petits cadeaux multicolores en ce jour de mars où elle fête ses 20 ans d’activités. L’occasion aussi pour une petite cérémonie, durant laquelle la direction de Gimmel Rouages a récompensé sa fidélité, en lui offrant une montre de luxe d’une valeur de plusieurs milliers de francs.

Cette montre, en la sortant de sa boite, les yeux brillants comme ceux d’une petite fille, Christine Oguey a pensé tout haut : « Je crois bien que dans le mouvement, il y a des pignons que j’ai roulés. Et ça, j’en suis fière ! »

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